Je voulais partager avec vous la découverte que j’ai faite aujourd’hui en écoutant Thomas d’Ansembourg : dans nos relations avec les autres, nous voulons trouver des accords trop vite parce que nous ne sommes pas à l’aise avec la différence. Ce qui nous conduit à gérer nos relations avec les autres comme des rapports de force. Pas comme des rapports de coopération enrichissants pour tous.
Détaillons.
Thomas d’Ansembourg est un ancien avocat et conseiller juridique. Dans le cadre de ses activités, il a découvert que la plupart de nos conflits naissent de malentendus et que ceux-ci résultent souvent d’une combinaison de mal-exprimé (non dit-mal dit) et de mal écouté. Il a donc décidé de se former à différentes approches psychothérapeutiques, et particulièrement à la méthode de la Communication NonViolente ( CNV) avec son fondateur Marshall Rosenberg. Depuis 1995, il anime des conférences et ateliers. Il est l’auteur, de plusieurs best-sellers dont Cessez d’être gentil, soyez vrai !. Son dernier livre, dans lequel il parle de ces difficultés relationnelles s’intitule Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour nos jeunes ?
Après cette brève introduction, revenons à nos moutons : les désaccords.
Pour lui, lorsque nous ne sommes pas d’accord, lorsque nous sommes face à quelqu’un qui pense différemment, il est rare que nous soyons totalement à l’écoute de sa position pour mieux la comprendre.
Non, en général, dès que nous sentons un désaccord, on se met en position de défendre notre point de vue. Pour convaincre l’autre que nous avons raison. Et lui tort.
On vit les différences et les désaccords comme des rapports de force.
C’est plus fort que nous.
Et si vous n’êtes pas convaincus, il nous propose de nous rappeler un moment où nous avons été en désaccord avec notre conjoint, avec notre ado ou encore avec notre collègue. Sincèrement, vous êtes-vous dit « tiens, c’est intéressant, essayons de comprendre pourquoi nous pensons différemment ? »
Ou bien avez-vous senti l’énergie combative monter en vous ?
Thomas d’Ansembourg explique qu’un des grands problèmes humains, c’est de vouloir trouver un accord immédiatement. Et donc nous voulons convaincre l’autre du bien-fondé de notre pensée.
Pour lui, nous ne sommes pas des ordinateurs, mais des « êtres de processus ». Nous avons besoin de temps pour réfléchir, pour faire un chemin.
Il recommande de prendre le temps, chacun, de présenter son point de vue et écouter le point de vue de l’autre. Sans vouloir à tout prix convaincre. Sans vouloir trouver une solution immédiatement.
Chacun va faire un chemin dans son for intérieur.
Et, en grande majorité, chacun revient un peu plus tard (le lendemain, un autre jour) en ayant avancé vers la position de l’autre. Ce qui va permettre de trouver une troisième voie qu’on ne peut pas forcément trouver sur le moment.
C’est la magie du temps.
On dit d’ailleurs qu’il ne faut jamais réagir immédiatement, sur le coup de la colère. Car en laissant passer du temps, on prend le temps de mieux analyser les situations. De mieux comprendre l’autre.
Cela veut dire :
- accepter de laisser des désaccords
- accepter d’apprendre et s’enrichir de la différence
- apprendre à laisser le temps faire son oeuvre.
Personnellement, ca m’a beaucoup fait réfléchir !
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