Comment mieux gérer mon temps ?
Cela fait vraiment trèèèèèès longtemps que je m’intéresse à cette thématique.
Formations, lectures, podcasts… J’en ai écouté des conseils, testé des outils pour être plus productive et réussir à faire plus de choses dans une journée…🤪
Je manque de temps
Parce que, j’ai un gros souci : il y a trop de choses qui me passionnent. Faire du sport, passer des moments avec les enfants, peindre, construire, jardiner, écrire, créer… j’aimerais avoir le temps de tout faire.
J’ai donc cherché LA formule magique qui me permettrait de faire le maximum de choses. Vous savez, LE truc qui ferait que mon calendrier s’élargirait tout seul…
J’ai fait des to do list dans tous les sens, j’ai mis en place des systèmes plus ou moins compliqués…
J’ai optimisé mes transports, optimisé mes agendas.
J’ai listé mes priorités, essayé de calculer précisément le temps que me prenait chaque tâche (j’avoue, je ne suis pas très bonne à ce jeu-là… toujours légèrement – comment dire – optimiste ?)…
Plus je réussissais à être efficace, plus je trouvais que je manquais de temps.
C’est dingue, non ? 😳
Et pire… plus j’avais l’impression – quand je n’étais pas au top de mon efficacité – de gaspiller mon temps.
Des journées bien remplies… et pourtant pas forcément satisfaisantes
Tous les soirs, j’essaie de faire un peu le bilan de ma journée.
Ce qui m’a beaucoup surpris, c’est que certains soirs je me couchais avec impression de n’avoir « rien fait » et pourtant, j’avais le sentiment d’être restée vissée sur ma chaise de bureau presque sans arrêt pour abattre un boulot impressionnant…
D’autres soirs, à l’inverse, où j’avais peut-être eu le sentiment de moins cocher de cases dans ma to do list, je me couchais avec une grande satisfaction et le sentiment d’une journée vraiment utile.
J’ai creusé pour essayer de comprendre ce qui faisait la différence.
J’ai été étonnée de ce que j’ai découvert.😳
Les journées où je me couchais hyper contente de moi étaient des journées où :
- j’avais rencontré des personnes et eu des conversations profondes ou partagé un bon moment
- j’avais créé quelque chose
- j’avais eu le sentiment de me dépasser
- j’avais eu un sentiment d’utilité
Ce n’était jamais les journées où j’avais coché le plus de tâches. 🤪
Les découvertes étonnantes des scientifiques à propos de la gestion du temps
Et puis, cette année, j’ai découvert les travaux de chercheurs en psychologie positive.
Ils se sont penché sur toutes ces questions de gestion du temps et sur ce sentiment de « manquer de temps » qu’ils appellent « Time Famine » (Perlow, 1999).
1. Quand on est satisfait de la manière dont on occupe notre temps, on n’a plus le sentiment de manquer de temps
Les chercheurs ont remarqué une première chose : lorsqu’on a le sentiment que ce que l’on a fait valait la peine, le sentiment de manque de temps ou de gaspillage de son temps disparait.
2. Passer plus de temps à faire quelque chose qu’on aime n’augmente pas forcément notre satisfaction
Contrairement à ce qu’ils pensaient, les chercheurs ont aussi découvert que la quantité de temps investie dans n’importe quelle activité (même dans leur activité préférée) n’était pas prédictive de la satisfaction par rapport à la vie à l’inverse de la satisfaction de l’usage du temps.
En gros, ce n’est pas parce qu’on passe beaucoup de temps à faire des choses qu’on aime, qu’on aime ses journées. La quantité ne prime pas sur la quantité.
3. Devenir un maître en gestion du temps ne change rien du tout
Des études ont même montré que s’entraîner à bien gérer son temps avait peu ou pas d’effet sur les comportements de gestion du temps, sur la satisfaction au travail ou la performance (Macan, 1994, 1996, Macan et Coll., 1990). 🤪
2 approches du temps : le temps objectif et le temps subjectif
3 chercheurs, Ilona Boniwell, Evgeny Osin et Anna Sircova, ont identifié deux approches du temps :
- l’approche dite « objective » : on peut mesurer de manière objective combien de temps on dépense dans telle ou telle activité, combien d’activités on a réalisées dans un laps de temps donné.
- Et l’approche dite « subjective » qui dépend de la perception propre de chaque individu.
Ils estiment qu’en travaillant uniquement le premier aspect, on loupe un aspect hyper important : celui du ressenti.
Parce que, in fine, c’est le ressenti qui fait durablement notre motivation…
Ce qu’ils suggèrent, c’est de changer d’indicateur :
- au lieu vouloir augmenter le nombre de tâches et chercher à optimiser toujours plus son temps,
- il vaudrait mieux augmenter la satisfaction perçue de chacune des heures que nous passons.
Ils ont même démontré que la « richesse temporelle » ou le sentiment de disposer de suffisamment de temps est « considérée comme un prédicteur de bonheur important. Inversement, la pénurie de temps peut réduire significativement les niveaux de bien être.«
6 pistes d’action et 1 question
Pour eux, il s’agit non pas d’apprendre des comportements spécifiques, mais de développer une attitude proactive plutôt que réactive face au temps, de choix et d’autonomie.
Ils donnent quelques pistes d’action que j’ai résumé en 6 points auxquels je rajoute une question à se poser dès maintenant et le plus souvent possible :
- Dormir plus et mieux : on a beaucoup plus le sentiment de contrôle lorsqu’on est en forme et qu’on a bien dormi
- Rechercher l’autonomie et le contrôle : essayer au maximum de choisir ses activités, ou la manière de les faire.
- On ne peut pas toujours choisir ce qu’on doit faire (notamment au bureau), mais on a peut-être le choix de la manière dont on peut le faire. On peut notamment viser le « flow », cet état dans lequel nous sommes quand nous sommes complètement absorbé par une tâche au point de ne plus voir le temps passer (Csikszentmihalyi 1990). Cela suppose de réussir à se fixer des objectifs atteignables mais suffisamment ambitieux pour qu’ils représentent un défi pour nous peut permettre d’atteindre cet état. En général, quand on a atteint cet état de flow, on est satisfait de notre journée.
- Apprendre à dire des « non » positifs à des demandes auxquelles on ne peut pas faire face : « Non, ce n’est pas possible maintenant. Je peux te mettre en relation avec … » ou « non, c’est pas possible maintenant, mais je peux te le faire pour telle date… »
- Être honnête avec soi-même : la façon dont nous vivons les tâches dépend de la manière dont nous les avons « étiquetées ». Dans une journée au travail, toutes les tâches ne sont pas du « travail ». Identifier ces sous-parties d’une journée permet de modifier notre perception globale de la journée.
- Donner du sens : une tâche ennuyeuse ou répétitive peut devenir agréable si on lui donne un sens. Par exemple, améliorer l’existant.
- Décider de s’accorder chaque jour du temps pour soi et s’y tenir
- Apprendre à dire des « non » positifs à des demandes auxquelles on ne peut pas faire face : « Non, ce n’est pas possible maintenant. Je peux te mettre en relation avec … » ou « non, c’est pas possible maintenant, mais je peux te le faire pour telle date… »
- On ne peut pas toujours choisir ce qu’on doit faire (notamment au bureau), mais on a peut-être le choix de la manière dont on peut le faire. On peut notamment viser le « flow », cet état dans lequel nous sommes quand nous sommes complètement absorbé par une tâche au point de ne plus voir le temps passer (Csikszentmihalyi 1990). Cela suppose de réussir à se fixer des objectifs atteignables mais suffisamment ambitieux pour qu’ils représentent un défi pour nous peut permettre d’atteindre cet état. En général, quand on a atteint cet état de flow, on est satisfait de notre journée.
- Repérer ses limites : arriver à faire la distinction entre « je suis actif » et « s’exposer à « je me mets sous pression ». Pas facile tout seul (je peux. en témoigner 🤪), ca vaut le coup d’en discuter avec d’autres, de demander à ses proches de nous alerter quand ils voient qu’on va trop loin…
- Privilégier les activités sociales : parler avec les autres, avoir des échanges rend heureux, même les personnes les plus introverties….
- Sanctuariser des moments de développement personnel pour réfléchir sur soi, ses valeurs, son utilité…
- Multiplier les activités qui font du sens pour nous et que nous jugeons utiles
Et voici LA question :
Considérant la connaissance que vous avez de vous-même comme personne, quelle est la meilleure chose que vous pourriez faire maintenant ou aujourd’hui ?
————–
sources :
0 comments on “Gestion du temps : et si tout le monde se trompait ?”