Prendre le temps de savourer ce qu’on fait, au moment où on le fait.
Prendre le temps de choisir avec soin ce qu’on va faire de sa journée ou de l’instant qui arrive.
Prendre le temps de vivre chaque instant.
Prendre le temps d’être avec les autres…
Apprivoiser sa relation au temps, voilà une chose difficile.😨
Toujours plus
C’est difficile, parce que tout nous pousse à aller plus vite, à en faire plus à chaque seconde : les journaux, la télé, les réseaux sociaux, nos mails…
Partout on valorise la vitesse. La lenteur, la flânerie sont devenues des défauts.
Au travail, on veut être productif. Arriver à faire entrer toujours plus de tâches dans le même temps.
A la maison, on veut aussi optimiser son temps. A titre personnel, je suis même devenue une pro : je sais exactement quand il faut appuyer sur le bouton de la télécommande pour que le portail soit ouvert quand je passe. Et ce n’est qu’un exemple !
Dans nos loisirs aussi, on cherche la productivité. Alors, elle ne se nomme pas ainsi. Mais… n’est-ce pas le même phénomène lorsqu’on cherche à faire le plus d’activités possibles en-dehors du boulot (yoga, sport, voir des amis…) ou encore voir « tout ce qu’il y a à voir » lorsqu’on voyage ?
Être plus productif ne rend pas plus heureux
Au final, est-on plus heureux d’avoir tout vu ? d’avoir fait plus d’activités ? D’avoir été plus efficace ?
Malheureusement non.❌
Car on en veut encore plus.
On ne voit plus que le prochain cap à franchir.
On ne voit que ce qu’on n’a pas encore fait, ce qu’il nous reste à faire.
Car on ne sait plus apprécier chaque instant.
Mais alors, si cela ne nous rend pas heureux, pourquoi continue-t-on ? Pourquoi ne ralentit-on pas ?
Dur de ralentir
Les travaux sur le cerveau montrent que nous préférons les récompenses les plus rapides et la satisfaction immédiate. Cela nous entraîne à faire vite et toujours plus, pour obtenir ces récompenses.
Nous sommes aussi des êtres sociaux et avons besoin de nous sentir en lien. On a peur de se sentir exclus, de manquer une info importante. C’est d’ailleurs cette peur qui nous pousse à rester connecté sans arrêt sur les réseaux sociaux. Au cas où…
On n’a plus non plus l’habitude de se retrouver tout seul avec soi. Et cela peut faire peur. Une étude réalisée en 2014 a même montré que certaines personnes préféraient se donner des décharges électriques plutôt que rester seuls avec leurs pensées. Ca fait froid dans le dos !
(étude détaillée dans la vidéo ci-dessous👇)
A tel point que ceux et celles qui essayent de se déconnecter en faisant des retraites, se sentent vite dépassé.e.s en revenant.
Vous pouvez lire à ce sujet le témoignage d’une journaliste survoltée qui a tenté l’expérience une semaine de retraite :
« Au bureau, ma chef m’appelle Lucky Luke (…) je suis née pressée. (…) [C’est dû] à mon inquiétude à l’idée de « rater quelque chose », la sensation insupportable de rester sur mes acquis, de voir le monde avancer tandis que je stagnerais, de « prendre racine »(…)
Après quatre jours au Centre Dürckheim, je ne suis plus moi. Ou, plutôt, j’ai l’impression d’être moi comme jamais. D’avoir été remise à l’endroit, de marcher vraiment, de respirer vraiment. Quelque chose comme un retour à l’essentiel qui rend impensable toute nouvelle fuite en avant. (…) Mais, ce que je peux ici, dans l’atmosphère paisible et bienveillante du centre, est-ce que je le pourrai chez moi, à Paris, dans ma vie rythmée par les impératifs, les délais et par les agitations de la foule stressée ? J’en doute sérieusement.
Et j’ai raison. De retour dans mon quotidien, je me sens tortue dans un monde de lièvres. Non pas trop lente, mais trop tranquille. (…) Je me remets à penser qu’il y a trop à lire, à voir, à entendre, à apprendre pour se permettre la lenteur. De nouveau, je doute : ralentir ? Pour quoi faire ? »
Alors comment lutter contre cette envie de faire toujours plus et toujours plus vite, nourrie par notre cerveau et par nos pairs ? 🤪
Voici les 4 points qui me semblent importants à considérer si on veut essayer de ralentir.
1. Être au clair avec ce qu’on veut
Il est clair qu’aller moins vite, ca veut dire faire sans doute moins et renoncer à certaines choses. Cela signifie savoir prioriser. C’est une compétence plus ou moins accessible selon les individus. Moi, clairement, je ne l’ai pas.
Mais qu’on ait cette compétence ou qu’on ne l’ait pas, c’est quand même plus facile si on sait ce qu’on veut. On sait souvent ce qu’on ne veut pas. Mais prend-on le temps de savoir ce qu’on veut vraiment ?
Cela signifie prendre régulièrement le temps de réfléchir. Créer une forme de routine de relation a soi. Pourquoi pas, d’ailleurs, le faire dans un endroit différent de celui où on vit ou travaille. Dans un lieu inspirant. Un café, un bar, la nature…
2. Remplacer « je n’ai pas eu le temps » par « je n’ai pas pris le temps »
Le temps ce n’est pas quelque chose que l’on a, c’est quelque chose que l’on prend.
Le fait de changer « je n’ai pas eu le temps » par « Je n’ai pas pris le temps », ça demande d’assumer ce qu’on fait de son temps.
Ca parait très bête, mais ça change beaucoup de choses.
3. Mettre en place des garde-fous
a. Se mettre des règles pour ne pas se laisser déborder
La pression de l’instant est contagieuse : recevoir un sms donne le sentiment qu’il faut y répondre rapidement, voir quelqu’un répondre à un mail du tac à tac donne l’impression qu’il faut le faire aussi…
Mais à l’inverse, lorsqu’on n’est plus en prise avec ces sollicitations extérieures, tout s’apaise.
On peut donc mettre en place des règles d’hygiène :
- couper sur des plages de temps tout ce qui peut être sollicitation externe : mails, réseaux sociaux, téléphone. Et leur consacrer des créneaux horaires définis
- décider de faire une seule chose à la fois
- se poser la question quand on culpabilise : est-ce que le fait que je ne traite pas immédiatement cette information sera importante dans 5 ans ?
Et c’est aussi intéressant d’être attentif à son comportement personnel sur les autres. Car nous sommes sans doutes nous aussi vecteur de ce stress : par exemple, je peux me poser la question avant d’envoyer un mail s’il est vraiment important, s’il peut être envoyé à un meilleur moment…
b. Créer des « sas » dans sa journée pour reprendre pied
On peut commencer sa journée avec la meilleure intention du monde et se retrouver piégé.e par son quotidien et le stress et à nouveau l’envie d’en faire le plus possible. Car chassez le naturel…
C’est normal, car nos journées ressemblent un peu à des tapis roulants sur lesquels on monte le matin, et on descend le soir pour aller dormir. Il peut être intéressant de réserver des plages dans sa journée pour refaire le point et reprendre de bonnes décisions.
c. To do list : « l’avoir » mais ne pas « la voir«
Il est très important d’avoir une todo list pour pouvoir décharger toutes les idées qui nous viennent et qu’elles évitent de nous polluer et nous donner envie de faire autre chose.
En revanche, et çà je ne l’ai compris que récemment, il est aussi important de ne pas la voir tout le temps parce qu’elle crée une forme de charge mentale et une envie d’en faire plus. Non, se forcer à ne garder que 3 ou 4 items à faire visibles à la fois. Mais avoir calé dans son agenda des créneaux pour regarder le reste de sa todo list pour être sûr.e qu’on n’oubliera pas les autres points.
4. Décider de ralentir exprès
- démarrer la journée lentement
- créer avec ses mains, cuisiner : ce sont des activités qui font reprendre le sens du temps long
- libérer de l’espace dans son agenda : y a t il des plages vides ?
- oser mettre la technologie de côté quelques minutes ou heures chaque jour (téléphone, réseaux sociaux…)
- se déplacer avec des modes doux : pas facile d’accélérer si on marche ou on prend le vélo
- Renouer avec le bon vieux papier-crayon: coucher ses pensées sur papier a un effet calmant.
- marcher plus lentement, manger plus lentement.
- faire la sieste
- prendre des pauses régulières
- apprendre à dire « non »
En conclusion, prendre son temps peut totalement chambouler sa vie. C’est un cercle vertueux : plus on prend son temps, plus on fait bien les choses, donc plus on récupère du temps pour soi et plus on est heureux !
Attention : ne pas vouloir en faire trop ! S’accorder la permission d’en faire un peu moins chaque jour. N’essayons pas trop de performer dans notre ralentissement 🤪
Faire des puzzles : une excellente activité pour ralentir !
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ah oui, j’adoooooore 😍
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Et je recommande aussi cette petite affiche « vous êtes ici / vous êtes maintenant » : https://100toni.com/products/vous-etes-ici-vous-etes-maintenant-carte-postale-affichette
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pas mal !!!
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