Il est 16h30 ou 17h, les enfants rentrent de l’école et goûtent (et des fois, les parents avec eux, mais ça, c’est une autre histoire :-)) Puis, en général c’est l’heure des devoirs. STOP ! Avant de commencer les devoirs, il est une chose indispensable à faire. Une chose indispensable que j’ai découverte avec mes enfants : leur demander comment ils se sentent. Cela paraît bête, hein ? Mais ce n’est pas une phrase banale, comme quand on demande « comment ca va ? » sans prendre le temps d’écouter la réponse. Non. C’est prendre le temps d’écouter leurs émotions. Prendre le temps de leur faire exprimer dans quel état d’esprit ils sont pour pouvoir commencer les devoirs de manière sereine et efficace.
Ecouter les émotions, kezako ?
Nous sommes en permanence traversés par des émotions. Des émotions positives, des émotions négatives. Ces émotions, nous les vivons, mais n’avons jamais appris à les exprimer.
Savez-vous qu’il existe de nombreux mots très précis pour décrire chacune de nos émotions ? Quand on est en colère, on peut être agacé, amer, contrarié, furieux, outré, révolté … Quand on est triste on peut être abattu, affligé, chagriné, découragé, déçu, désespéré, embarrassé, malheureux, nostalgique, prostré, résigné…
Nous avons appris à cacher nos émotions, à les enfouir au plus profond de nous. Elles ne sont souvent pas admises en société. Ce n’est pas parce qu’on les cache qu’elles n’existent pas, bien au contraire. Les enfouir, c’est potentiellement leur donner plus de puissance, les faire vivre plus longtemps.
Malgré nous, l’émotion teinte en positif ou en négatif chacun des messages que l’on reçoit. Elle influence aussi notre envie d’agir. N’avez-vous pas déjà remarqué, par exemple, que quand on est joyeux, on a l’impression qu’on peut abattre un travail considérable et cela ne nous pèse pas ? Et quand nous sommes au contraire contrarié ou triste, il est plus difficile de se mettre à produire le gros dossier que nous avons à produire…
Regardez cette vidéo… cela montre comment les émotions peuvent nous absorber…

Ecouter les émotions d’une personne, c’est lui permettre de les verbaliser et de les « évacuer ».
J’ai pris conscience de l’importance de ce sujet lors d’une discussion avec une de mes amies qui se forme à la communication non violente (pour en savoir plus sur cette technique, vous pouvez lire ce super livre de Marshall Rosenberg).
Elle m’a expliqué que lorsqu’on écoutait les personnes, on leur permettait de « remettre à zéro » ses émotions et repartir de manière constructive. C’est vrai pour les adultes. Mais c’est vrai pour les enfants. Ce sont de véritables boules d’émotions. Cette amie m’a racontée que son fils, un jour, s’était mis à pleurer très fort. Il voulait manger des céréales pour le petit déjeuner, mais ce n’était pas le jour auquel il y avait droit. Elle lui a rappelé la règle, a tenté de changer de sujet… Mais rien de ce qu’elle faisait ne le consolait et ses pleurs redoublaient. Elle a tenté d’utiliser les techniques de communication non violente. Et elle s’est assise à côté de lui pour prendre le temps de le comprendre et l’aider à mettre un nom sur son émotion. Ce fut long. Ce n’était ni de la tristesse, ni de la colère, mais de la « très grande colère ». Au moment où elle a trouvé le mot, il a acquiescé, s’est senti compris, s’est calmé et a mangé calmement son petit déjeuner. Cela a été immédiat. Il n’y a pas eu besoin de négocier avec lui. Juste de verbaliser son émotion. Et de lui faire comprendre qu’il avait été compris.
Pourquoi le faire avant les devoirs ?
Quand les enfants rentrent de l’école, ils rentrent remplis des émotions de la journée. Des émotions qui se sont souvent additionnées. Les enfants sont en fin de journée comme des cocottes minute remplies d’émotions plus ou moins bonnes. Il faut leur permettre de les vider. Sinon, les devoirs risquent de se transformer en séances de torture. Pour eux, mais aussi pour les parents.
Comment faire ?
- Le faire en tête à tête avec l’enfant. Ne le faites pas au goûter par exemple, si tous les enfants son là. Prenez un moment en privé avec lui. C’est important que l’enfant se sente écouté. Lui. Vraiment.
- Asseyez-vous à côté de lui pour montrer que vous lui accordez du temps.
- Commencez par vous synchronisez avec lui. Pour cela, essayez d’adopter son comportement (il bouge, vous bougez; il parle tout bas, parlez tout bas). Cette synchronisation permet à vos neurones miroir et aux siens de s’accorder.
- Demandez-lui comment il se sent. Au besoin, citez les grandes catégories d’émotions. Es-tu en colère ? As-tu peur ? Es-tu joyeux ? Puis, à l’aide de la liste des noms ci-dessous, tentez de nommer très précisément l’émotion. Et laissez-le parler. Sans exprimer de jugement. Écoutez simplement. Au besoin, reformulez ce qu’il dit. Soyez son miroir. Sans prendre position. Au bout de quelques temps, vous le sentirez s’apaiser. Il sera prêt !

Qu’en pensez-vous ? Avez-vous essayé ?
Voici une video géniale bonus pour parler des émotions avec les enfants : elle explique les émotions avec beaucoup de simplicité. Réalisée par Benoit Leva, je l’ai découverte sur le site de lafabriqueabonheurs (un site que je vous recommande d’ailleurs).
Merci Valou de ce gros clin d’oeil! Heureuse d’avoir contribué sans le vouloir!!
Juste une precision qui me semble fondamentale en CNV, c’est que parfois la compréhension de l’émotion seule peut être insuffisante, rejoindre le besoin ou la valeur qui a provoqué cette émotion permet un soulagement beaucoup plus profond… en tous cas, merci pour toutes ces idées et astuces que tu nous transmets (même si je ne commente pas souvent!)
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Merci Caro !!! Ouiiiii, tu as raison, je viens de finir de lire le livre de Marshall Rosenberg, et il parle de la nécessité de trouver le besoin non satisfait. Je pense que je vais faire un prochain post dessus 🙂
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Merci Valérie. Je vais tester ça !
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merci Elodie !
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