Ca c’est une vraie bonne question 🙂
Mais pour commencer, savez-vous combien de temps un adulte peut rester VRAIMENT concentré ?
Réponse : entre 1 heure et 2 heures (cela varierait de 30 minutes pour des tâches qui demandent une concentration optimale à 2h d’après nos rythmes biologiques en passant par 1h30 pour les champions – lisez cet article passionnant sur la concentration).
Et évidemment, pour nos chères têtes blondes, c’est bien moins… D’où l’importance de faire des pauses régulières.
Mais à quel moment les faire ?
La durée de concentration est différente pour chaque âge.
- Avant 3 ans : 10 minutes max
- De 3 -4 ans : 15 minutes max pour de la théorie, 20 minutes pour de la pratique
- Vers 5 ans : 20 minutes
- Vers 7 ans : 30 mn
- Vers 10 ans : 40 mn
- D’après le dirigeant d’une des meilleures écoles de management au monde, les étudiants en grandes écoles décrocheraient après 20 minutes de cours…
Alors… attention à ce que nous demandons à nos enfants. 1 heure d’attention, c’est sans aucun doute plus long que ce qu’ils peuvent vraiment accorder.
Comment connaître le temps de concentration de mon enfant ?
C’est très simple. Il suffit de l’observer. Commencez une activité (lecture, par exemple…). Montre en main, évaluez le temps durant lequel il reste plongé dans la lecture. Stoppez votre «chrono» dès que vous constatez une agitation, une échappée. Faites-le plusieurs jours de suite à plusieurs moments de la journée.
Vous aurez alors une image de sa capacité de concentration.
Sauf que… il faut prendre en compte un autre paramètre.
L’attention fluctue au cours de la journée
Les temps indiqués au-dessus ne sont pas figés. Au cours de la journée (et de la semaine), les capacités d’attention ne sont pas constantes : elles augmentent de façon continue du matin jusqu’en fin d’après-midi, pour décroître ensuite durant la soirée, avec cependant une forte baisse aux alentours de 13 heures. Cette courbe est proche de celle de l’évolution, au cours de la journée, de la température corporelle – un indicateur important du métabolisme.
- L’attention maximale serait obtenue le matin entre 10h.30 et 11h pour les enfants du cours préparatoire, un peu plus tard pour les plus grands;
- l’après-midi, l’attention atteint deux pics : entre 14h et 15h, et entre 16h et 16h30, selon l’âge et les enfants.
C’est la raison pour laquelle il est indispensable de prévoir des pauses régulièrement, et au bon moment. Voilà ce qui se passe lorsqu’aucune pause n’est effectuée :

La fluctuation de l’attention est différente selon le type de tâches
Les psychologues américains Simon Folkard et Timothy Monk ont étudié
ces fluctuations en faisant réaliser plusieurs fois par jour des tests à des enfants. Les enfants ont pour consigne de mémoriser deux, quatre ou six lettres cibles qu’ils doivent barrer dans un texte qu’on leur donne à lire. Et les résultats les ont surpris : ceux qui avaient 2 lettres à mémoriser n’ont pas eu la même fluctuation de l’attention que ceux qui avaient 4 lettres ou 6 lettres.
- Pour la tâche à deux lettres, on observe une progression de l’attention au fil de la journée, de 8 heures 30 à 17 heures environ.
- Pour la tâche à quatre lettres, on observe une diminution jusqu’à 17 heures, puis un regain entre 17 heures et 19 heures 30, suivi d’une dernière phase de diminution.
- Pour la tâche à six lettres, on constate aussi une décroissance jusqu’à 17 heures et une augmentation au-delà.

Les chercheurs ont ainsi découvert que les tâches ne faisaient pas intervenir les mêmes formes d’attention :
- l’attention perceptive (reconnaissance visuelle de certains motifs ou de lettres) qui est exogène (attirée par les caractéristiques physiques de l’environnement). Elle dépend beaucoup des fluctuations du métabolisme. Elle est plus « fraîche » en fin de matinée et en milieu d’après-midi.
- la mémoire de travail qui est endogène (contrôlée volontairement et avec plus d’effort par l’individu à partir de ses représentations mentales de l’environnement). Elle dépend moins des fluctuations du métabolisme. Elle est plus « fraîche » le matin.
Lorsque la mémoire de travail est peu sollicitée, ce sont les variations de l’attention perceptive qui déterminent les variations de performance au fil de la journée, produisant une augmentation jusqu’à 17 heures.
En revanche, avec la tâche à 4 lettres, c’est la mémoire de travail qui est sollicitée : elle s’épuise dans un premier temps, avant de passer le relais à la mémoire à long terme : les quatre lettres passent de la mémoire de travail à une mémoire plus profonde à partir de 17 heures, et les performances s’améliorent.
Enfin dans le cadre de la tâche à six lettres, le phénomène est amplifié, et l’avantage d’une mémorisation à long terme se fait sentir même en soirée.
C’est le niveau de maîtrise des apprentissages, leur caractère attractif (sujet ou matière qu’on aime plus ou moins), le niveau de contrôle attentionnel qu’ils demandent qui détermine l’équilibre entre ces deux formes d’attention.
Alors comment gérer une journée ?
- Prévoir des séances plutôt courtes entrecoupées de pauses (plus ou moins longues en fonction de la journée)
- tôt dans la matinée : commencer par la pratique. Faire des exercices sur les règles acquises la veille; commencer par les tâches mieux maîtrisées.
- fin de matinée, après-midi : découvertes, tâches nouvelles… Elle font appel à l’attention exogène et sollicitent moins la mémoire de travail.
Qu’en pensez-vous ?
Bonjour,
Je me permets de vous contacter car j’ai besoin d’informations concernant le temps de concentration d’enfants d e3 à 4 ans pour un mémoire et je souhaitais savoir si vous connaissiez des études qui auraient été faite à ce propos?
Je vous remercie!
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