Astuces à tester Réflexions et analyses

L’art de la critique constructive

En respectant quelques règles, critiquer peut être utile...

Vous avez la critique facile et vous le regrettez parce que, des fois, ca fait des étincelles avec les autres ?

Il parait que c’est sooooooo français 😥

La bonne nouvelle, c’est que, en respectant quelques règles, critiquer peut être utile…

Pourquoi critiquer est-il utile ?

La critique est une manière d’exprimer son ressenti. Or, dire à l’autre qu’il a fait quelque chose qui nous embête, c’est finalement le meilleur moyen pour qu’il le sache.🤪

Et d’ailleurs, quand on le dit, on s’aperçoit souvent, que les personnes n’avaient pas l’intention de nous faire du mal.

La critique – bien utilisée – permet donc d’augmenter la qualité de nos relations parce qu’elles permettent :

  • de ne pas garder de choses non dites sur le coeur (et c’est tellement plus agréable)
  • d’identifier comment chacun fonctionne et ajuster la relation

Bien sûr, ca marche si… la critique n’est pas formulée de manière « agressive ». Parce que dans ce cas-là, la critique va plutôt faire du mal à la relation…

Tout dépend en fait de notre intention à l’origine de la critique… Et c’est là que tourner 7 fois sa langue dans sa bouche prend tout son sens…

3 questions à se poser avant de lancer une critique :

  1. Quelle est mon intention ? En critiquant, est-ce que je veux faire changer réellement quelque chose ou ai-je simplement envie de briller ? Si je ne sais pas ce que je veux vraiment, si j’ai juste envie de donner mon avis, peut-être qu’il n’y a pas lieu de dire quoi que ce soit…
  2. Ai-je bien compris la situation ? Souvent, on critique un peu rapidement, avant d’avoir parfaitement analysé la situation. Il est souvent utile de poser des questions pour être bien sûr d’avoir compris avant de formuler une critique…
  3. Critiquer va-t-il faire réellement changer les choses ? Est-ce que mon interlocuteur va avoir envie de progresser si je le critique, ou bien va-t-il se vexer et se fermer ? Est-ce que c’est le bon moment, la bonne manière de procéder ?

« Avant de critiquer il faut savoir se mettre à la place de celui ou de ceux que l’on critique. »

Gilbert Louvain

Imaginons qu’on pense qu’il est important de dire quelque chose, quelle est la méthode pour bien le dire, sans blesser l’autre…

La technique la plus efficace

Il existe plusieurs techniques pour formuler des critiques.

Une des plus connus est la technique du « sandwich » : elle consiste à commencer par quelque chose de sympa (le pain du dessous), puis parler de ce qui ne va pas (l’aliment au centre du sandwich), et terminer avec ce qui va (le morceau de pain du dessus). Cette technique n’est pas très efficace. Parce que la personne a le sentiment de se faire manipuler. Mais aussi parce que son cerveau ne va retenir QUE ce qui ne va pas.

Si je vous dis « Jean, c’était vraiment très bon ce plat. En revanche, tu pourrais ranger après avoir fait la cuisine : il y en a partout. En tout cas, bravo d’avoir pensé à mon régime en proposant un plat de légumes.« , que retenez-vous ? Que la cuisine était sale ! On a envie de tout bien faire. Une seule critique, et ca ternit tout le reste des compliments.

Si on veut complimenter, complimentons. Si on veut émettre une critique, critiquons. Mais il est préférable de ne pas associer les deux, sous peine de faire perdre de la force aux compliments.

La meilleure technique pour émettre une critique, c’est d’utiliser la méthode DESC mise au point par Sharon A. et Gordon H . Bower. DESC, ce sont les initiales des étapes à suivre :

D = Description (je rappelle les faits de manière objective)
E = Emotions (je dis ce que ca me fait)
S = Solutions (je propose une méthode)
C = Conclusion

Ce n’est pas forcément facile ni naturel, surtout au début. Mais c’est diablement efficace pour faciliter la communication.

1ère étape :  je décris les faits

Dans cette étape, on décrit ce qui s’est passé. Dans cette étape, on peut tomber dans 2 pièges : le piège du jugement et le piège de l’exagération.

  • le piège du jugement

L’objectif dans cette première étape est de réussir à décrire des faits objectifs et non contestables, et pas son jugement. Or, on a souvent du mal à démêler les deux.

Quand on dit, par exemple « Jean, tu es maladroit« , c’est un jugement. Ce n’est pas un fait. Notre cerveau a malheureusement envie de sauter tout de suite à cette étape.

➡️ Pour trouver le fait, la bonne question à se poser est « qu’est-ce qui me fait dire cela ? »

Dans l’exemple du dessus, ca peut-être qu’il a fait tomber des assiettes.

Le fait est donc : Jean a fait tomber des assiettes.

  • le piège de l’exagération

On a malheureusement tendance à avoir envie d’exagérer – pour peu qu’on soit un peu énervé… Les mots à proscrire: «jamais» et «toujours». Des phrases comme «Tu n’arrives jamais à l’heure» ou «Ton travail est toujours mal fait» sont souvent exagérées. Le mot «parfois» est plus approprié… et habituellement plus proche de la réalité.

2ème étape : j’exprime mon émotion, ce que j’ai ressenti

Cette étape est cruciale et c’est souvent la mauvaise expression de l’émotion qui rend une critique difficile à entendre.

Prenons l’exemple d’une petite fille qui parle sans arrêt à sa maman qui fait la cuisine. La maman est rentrée du bureau fatiguée et elle a mal à la tête. Au bout d’un moment, elle explose et dit « Tu me fatigues ! » La petite fille peut être blessée.

Ce serait différent si la maman avait dit « je suis fatiguée.« 

➡️ Dans cette étape, il est donc indispensable d’utiliser le pronom « je », pour assumer la responsabilité de ses émotions. Utiliser le pronom « tu » est accusateur.

3ème étape :  je recherche une solution

Pour que la critique soit utile, il est nécessaire d’avoir envie d’améliorer la situation.

➡️ Dans cette étape, il s’agit donc de répondre à la question : « Comment améliorer la situation ? »

On peut proposer une ou plusieurs solutions ou demander à l’autre s’il a des idées.

4ème étape :  je montre l’intérêt de trouver une solution

L’objectif est ici de convaincre l’autre que mettre en place une solution est utile en :

  • lui montrant les conséquences positives (notamment pour lui) : cela répond à un de ses objectifs, par exemple.
  • éventuellement en partageant les conséquences négatives si le problème persiste.

Quelques éléments à garder en tête

  • Savoir ce qu’on veut avant de commencer : avoir un objectif clair aide à rester focalisé dans la conversation.
  • Avant de critiquer, penser à ce que la personne fait de bien. Se remémorer ses qualités nous permet de la percevoir plus positivement et de mieux gérer notre colère et notre déception.
  • Agir rapidement : il est plus facile de parler d’un fait si on n’est pas trop loin de celui-ci. Cela sera plus frais dans la tête de chacun. Et puis, si on ne dit pas rapidement qu’un comportement nous gêne, ce comportement va se reproduire. Et la personne sera très surprise que vous lui reprochiez un jour quelque chose que vous avez laissé passer sans rien dire plusieurs fois.
  • Traiter un seul sujet à la fois 
  • Trouver le bon moment : éviter de critiquer sous le coup de la colère, car nos paroles pourraient dépasser notre pensée. Se demander aussi si notre collègue est dans le bon état d’esprit pour entendre ce qu’on veut lui dire.
  • Aborder le problème en face à face : pas de témoin, et si possible de vive voix.
  • Être ouvert à l’échange. L’autre doit pouvoir exprimer son point de vue, ses émotions. Cela va nous permettre de vérifier si elle est d’accord ou si elle évalue la situation autrement.
  • Remplacer « tu aurais dû » par « tu pourrais ». Quand on passe à l’étape solution, on arrête de revenir en arrière. On passe au futur.

Et ensuite ?

Voilà deux conseils qu’il me parait important de partager pour que cet épisode « critique » soit le plus bénéfique pour la relation.

  • Faire attention aux efforts que la personne fait. Rien n’est plus terrible que de recevoir une critique, de faire ensuite des efforts pour s’améliorer, et d’avoir le sentiment que la personne ne le voit pas.
  • Être soi-même ouvert aux critiques et les prendre comme des occasions de s’améliorer.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui 😜

Personnellement, ca a été hyper intéressant d’écrire et réfléchir à cet article. J’espère que cela vous a intéressé et que vous avez découvert soit des techniques, soit cela vous a également fait réfléchir. Je serais ravie que vous me partagiez ce que cela vous a inspiré, si vous avez des techniques à partager également.

À propos Valérie

Je m’appelle Valérie, je suis mariée, mère de 3 enfants, et entrepreneure. J’ai co-fondé WeNow, une start-up qui vise à réduire l’impact des déplacements en voiture sur la planète. Pour en savoir plus sur cette aventure : wwww.wenow.com Multi-passionnée, je m’intéresse en particulier à la pédagogie, au développement personnel et à tout ce qui touche aux sciences comportementales ou aux travaux sur le cerveau. Fin novembre 2018, j’ai suivi le forum « Wake up, ou comment arrêter de vivre sa vie à moitié endormie ». J’ai décidé que je voulais vivre une année extraordinaire. Pour cela, je pose des actes à la hauteur de mes ambitions, pour être « le changement que je veux voir dans le monde » comme le suggérait Gandhi.

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