J’aime quand tout est parfait, le fond et la forme : je suis perfectionniste.
Ca parait une super qualité, non ?
Nous vivons dans une société qui aime l’excellence et la valorise. Nous félicitons et admirons les gens qui accomplissent des performances exceptionnelles.
Et pourtant, cette quête de la perfection me gêne souvent.😨
Etre perfectionniste n’a pas que des avantages
- parce que la perfection, et bien ca n’existe pas ! Je suis souvent déçue parce que je vois tout ce que j’aurais pu faire mieux ou ce qui manque…
- parce que ce perfectionnisme me prend beaucoup de temps – je me perds certaines fois dans les méandres de la perfection – et c’est souvent source de stress
- parce que j’ai du mal à déléguer – vu que mon niveau d’exigence est souvent plus haut que beaucoup d’autres, je suis souvent tentée de reprendre ce qu’ont fait les autres… et certains décident même de me laisser faire vu que je repasserai derrière eux…
- parce que j’attends – en retour – la même chose des autres et suis souvent déçue
- parce que ca me pousse aussi à procrastiner quand j’imagine la montagne de travail à fournir
Bref, il y a des fois où j’envie ceux qui se contentent de peu.
J’ai cherché à comprendre comment devenir « moins perfectionniste ».
Comment accepter que tout ne soit pas parfait ?
Figurez-vous que « devenir moins perfectionniste » ou « accepter que ca ne soit pas parfait » sont des phrases qui me font frémir.
Parce que faire le mieux possible est vraiment important pour moi. J’aurais une piètre opinion de moi si je ne faisais pas du mieux que je peux. La découverte de la théorie des 5 drivers m’a permis de relativiser et d’accepter que je ne changerai jamais complètement.
Mon but n’est donc pas de ne plus être perfectionniste mais de « mieux vivre avec mon perfectionnisme ».
Que puis-je faire pour mieux vivre avec mon perfectionnisme ?
Je me suis dit que je ne devais pas être la seule à essayer de travailler sur le perfectionnisme. J’ai donc cherché des conseils pratiques sur internet.
Je n’en ai pas trouvé d’utile. 😥
En effet, la plupart étaient trop vagues :
- « se fixer des objectifs réalistes et demeurer flexible » : OK, mais je n’ai pas l’impression que mes objectifs ne sont pas réalistes et je ne sais pas comment on fait pour être flexible !😨
- « baisser ses exigences » : là, ca me parait carrément impossible
- « valoriser le sens de l’effort » : OK, mais ca ne change rien, j’ai quand même envie de viser la perfection.
Alors j’ai changé de stratégie et j’ai essayé de réfléchir par moi-même.🧠
Et je me suis dit que, peut-être, cette réflexion pourrait être utile à d’autres. C’est la raison pour laquelle je la partage.
Bien vivre le perfectionnisme : ce qui marche pour moi
Comment j’ai procédé ?
J’ai cherché à comprendre
- ce qui ne me plait pas dans mon perfectionnisme,
- ce que, à l’inverse, j’aime dans mon perfectionnisme et que je n’ai pas envie d’abandonner,
- et ce qui ferait que je vivrais bien ce perfectionnisme.
J’aime l’idée de bien faire les choses. Ca, je n’ai pas envie de le lâcher.
Ce qui me pèse, c’est plutôt la notion de temps et de stress :
- de temps parce que ca me demande souvent beaucoup de temps que je ne peux pas passer à autre chose
- de stress parce que je ne me sens pas détachée du résultat. J’envie beaucoup ceux qu’ils savent exactement ce qui est vraiment important pour eux, ne passent pas trop de temps sur le reste – qu’ils estiment des détails.
En faisant cette réflexion, je me suis aperçue que le perfectionnisme n’est qu’une question très relative : en y réfléchissant, je ne suis pas perfectionniste sur tout : je peux vivre dans une pièce en désordre sans problème alors que les fautes d’orthographe m’insupportent. A l’inverse, d’autres peuvent me paraître perfectionnistes sur le rangement et pas attentives à leur orthographe. En fait, on est sans doute tous perfectionnistes sur certains points mais pas les mêmes.
Donc le perfectionnisme n’est qu’une question de priorité que l’on accorde à certaines choses et pas à d’autres.
OK, mais alors comment faire pour garder un niveau d’exigence sur ce qui m’importe tout en trouvant plus de calme et de sérénité ? Par exemple accepter de déléguer sans vouloir tout revoir ?
Voici ce que j’ai trouvé qui m’aide à être moins « perfectionniste ».
1. Contraindre mon temps
Mon perfectionnisme s’exprime d’autant plus que j’ai du temps devant moi. J’ai découvert que contraindre mon temps m’obligeait à faire des choix.
Voilà les deux stratégies que j’adopte :
- « Combien de temps ai-je envie d’allouer à cette tâche » : cette question est très chouette, car elle parle d’envie plus que de devoir ou d’obligation. « Quelle est mon envie à propos de la tâche que je m’apprête à faire ? » Si j’ai envie de vraiment bien la faire, je lui allouerai plus de temps. Cela m’oblige aussi à prendre conscience du temps que je passe et me pousse à finir un premier jet dans les temps.
- Faire le point régulièrement sur mes priorités et les caler dans mon agenda : si mon agenda est déjà rempli, pas de temps pour perfectionner : je dois aller à l’essentiel. Chaque fin de semaine, je fais le point sur la semaine passée et la semaine à venir, ce que je pourrais faire pour être fière de moi à la fin de la semaine. Et je le planifie. Je fais la même chose chaque mois et chaque année. Cela m’aide à ne pas perdre de vue ce qui est important pour moi. Et surtout à le caler dans mon agenda.
2. Changer mon discours intérieur
Je me suis aussi aperçue que ce qui guidait mon perfectionnisme était souvent ma petite voix intérieure. Changer ma manière dont je me parle peut jouer. Voici 3 stratégies que j’utilise :
- « 1 vaut mieux que 0 » (une expression de Fabien Olicard). Souvent, il vaut mieux avoir fait moins bien que pas fait du tout. Je me répète souvent cette phrase en réfléchissant au sens de l’action que j’entreprends.
- « Quand j’ai fini, je m’offre… » : me dire que je ne consacre qu’une heure à un article vaut la peine si ca me permet ensuite d’avoir une récompense. Par exemple une heure pour aller me balader au soleil ou lire un livre par exemple.
- Visualiser le résultat fini : souvent mon perfectionnisme nait aussi d’un rêve assez mal défini… et le retour à la réalité est difficile. Si je prends du temps, avant de commencer une tâche, de visualiser le résultat fini, je risque moins d’être déçue.
Bon, je ne vous dis pas que tout marche. Mais ca m’aide. J’espère que ces conseils concrets vous aideront aussi.
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