« Le prof est vraiment nul » « j’aime pas la SVT… » Ces phrases, les avez-vous déjà entendues ou prononcées ? En apparence anodines, elles créent la réalité des élèves. Une réalité déprimante. Qui n’incite pas les élèves à prendre plaisir à apprendre. Ce serait tellement différent s’ils se disaient « ah, c’est génial, on a appris un truc extraordinaire ».
J’ai eu l’idée de ce post en écoutant un podcast de développement personnel qui parlait de se « reconditionner pour créer une meilleure vie ». Les techniques de développement personnel proposent aux adultes des techniques qu’il me semble intéressant d’utiliser dès l’enfance…
Nous sommes tous conditionnés
Avez-vous conscience de ce qu’on est tous conditionnés ? Conditionnés par ce qu’on nous dit de nous, conditionnés par nos lectures, par ce qu’on regarde à la télévision, par ce qu’on lit, par nos fréquentations… On ne s’en rend pas ou plus compte au quotidien. On ne s’en rend compte que lorsqu’on s’éloigne – par exemple lorsqu’on part en vacances.
Jim Rohn, conférencier célèbre pour ses interventions sur le développement personnel et sur les moyens à mettre en place pour réaliser ses rêves a même été plus loin en affirmant «vous êtes la moyenne des 5 personnes avec lesquelles vous passez le plus de temps”. Cela fait réfléchir… Faites le test : listez les 5 personnes les plus proches de vous. En face de leur nom, écrivez le salaire que vous pensez qu’ils reçoivent chaque mois. Attention, c’est bien le salaire que vous pensez qu’ils reçoivent. L’important est “l’image” que vous vous représentez, peu importe que cela soit vrai ou pas. Faites la somme de ces salaires, divisez par 5 : normalement, à peu de choses près, vous tombez sur votre propre salaire. Fascinant…
C’est la même chose pour les élèves face à l’école. Si un élève entend à longueur de journée – durant les récréations, dans le bus, le soir – que l’école « c’est nul« … comment croyez-vous qu’il va prendre plaisir à apprendre ? C’est d’autant plus vrai au collège où le besoin d’appartenance des élèves à un groupe est fort. Même si l’élève était initialement intéressé par une matière, il risque fort de répéter ce que disent ses copains pour ne pas être exclu. Sortir du rang demande une grande force de caractère… Conclusion, plus il y a dans une classe d’élèves démotivés et découragés, plus l’ensemble de la classe se démotive.
Conditionner volontairement positivement.
Que ce soient vos enfants ou vos élèves, il va falloir les sortir de manière volontariste du conditionnement qu’ils vivent entre élèves. Volontariste car ce n’est pas évident de faire changer les discussions entre élèves… Il va falloir qu’ils découvrent pas eux-mêmes que les sujets sont intéressants, et en soient convaincus.
Pour aimer une matière, il faut multiplier les contacts positifs avec celle-ci. Votre enfant n’aime pas les maths ? Faites-le jouer, montrez-lui des vidéos de youtubers, utilisez des situations du quotidien pour travailler la notion, faites-lui écouter des gens passionnés, faites-lui rencontrer des personnes qui savent expliquer combien les maths lui ont apporté… Cherchez sur internet comment apprendre cette matière de manière ludique. Il existe des tas de sites ou videos ultra bien faites.
Cultivez leur curiosité naturelle, donnez-leur des lectures enthousiasmantes, faites-leur regarder des vidéos qui les passionne. Comme ce professeur de maths qui « rappe » les grands théorèmes de maths.
Tout est utile pour apprendre : les voyages, la musique, la cuisine… Les connaissances pourront ensuite être réinvesties dans les apprentissages scolaires afin de leur redonner de la saveur. Offrez aux enfants la possibilité d’avoir des histoires extraordinaires à raconter aux autres. Ce qui changerait leurs conversations.
Même les jeux vidéos peuvent permettre d’apprendre l’histoire. Si, si, regardez plutôt 🙂
Changer les mots.
Les mots sont comme des graines. Quand vous affirmez quelque chose, vous donnez vie à ce que vous dites. Si vous continuez à le dire, cela deviendra une réalité. Les mots créent votre réalité.
“Vous pouvez créer votre destinée avec vos mots. Les mots négatifs peuvent vous empêcher de devenir la personne que vous deviez être. Ne tombez pas dans ce piège. Arrêtez de parler de défaites ou d’échecs. Arrêtez de parler des obstacles. Vous devez écrire vos objectifs. Écrivez ce que vous voulez réaliser dans votre vie. Quel est le domaine dans lequel vous avez des difficultés et souhaitez vous améliorer? Écrivez-le comme si c’était déjà fait. Et chaque jour, déclarez ce désir, lisez-le plusieurs fois à haute voix. Penser n’est pas suffisant. Quelque chose se produit quand vous PARLEZ. Vous devez prophétiser votre futur. Ces mots iront au plus profond de vous même. Ils ne changeront pas seulement votre vision des choses, mais ils changeront qui vous êtes. Vos mots deviendront votre réalité.”Joel Osteen.
Les neurosciences ont par ailleurs démontré que notre cerveau comprend beaucoup mieux les messages affirmatifs et positifs que les messages exprimés sous une forme négative. Ainsi dire « marche » est plus efficace que dire « ne cours pas ».
Et bien c’est pareil pour les élèves. Si vous n’aimiez pas l’école, pensez-vous que vous donnerez envie à vos enfants de l’aimer ? Si vous n’aimez pas votre travail, comment transmettre à vos élèves l’envie d’apprendre ? Les enfants sont des éponges. Transformons les mots que nous utilisons en tant qu’adultes (parents ou professeurs) pour utiliser exclusivement des mots positifs. L’adulte ne pourra jamais partager du plaisir s’il n’en prend pas lui-même. Il ne peut pas tricher, car les enfants le sentent. Alors, il faut faire un travail sur soi. Oui, peut-être on n’aimait pas les maths. Mais était-ce vraiment les maths que nous n’aimions pas ou le professeur ? Cherchez ce qui a pu vous intéresser durant les cours ou plus tard.
Peut-être d’ailleurs faudrait-il réfléchir à changer les mots « travail », « leçons », « devoirs »… Ne peut-on pas trouver plutôt des mots qui éveillent des petites étoiles dans les yeux ? Soyons créatifs…
3 kifs par jour.
Une auteure que j’adore, Florence Servan-Schreiber, a publié un livre intitulé « 3 kifs par jour ». Elle prône de trouver chaque jour 3 choses, 3 menés, 3 actions qui ont fait que la journée était belle et valait la peine d’être vécue. 3 « kifs ». “ Si on savait, dans sa journée, repérer 3 évènements, goûts, rencontres, images, sensations, morceaux de musique qui nous avaient fait du bien cela nous permettait de vivre plus longtemps et en meilleure santé. C’est toute la force de savoir exprimer sa gratitude, de détecter les 3 éléments qui nous portent, nous rassurent, nous confortent et surtout nous rendent heureux de vivre de qu’on vit et qui vont nous permettent de dire merci à la vie, à quelqu’un, à soi-même. » écrit-elle. Lorsque nous savons nous émerveiller de toutes petites choses qui font notre quotidien, nous changeons notre façon de regarder et de vivre notre quotidien. Le simple fait d’évoquer uniquement les meilleurs moments de la journée plonge chacun dans un état d’esprit positif.
Alors, si nous l’appliquions à l’apprentissage ? Et si les professeurs prenaient quelques minutes à la fin de leur cours pour demander à leurs élèves de partager 3 de leurs kifs ? et si les parents proposaient aux enfants, le soir à table, de partager 3 kifs de leur journée ? ou 3 belles choses qu’on a apprises durant la journée ? On s’apercevrait que ces journées sont belles. Qu’on a beaucoup appris. Et plus on partage des idées positives, plus elles deviennent vraies.
Pour cela, deux conseils importants :
- rappeler les règles : écouter chacun s’exprimer sans commenter, juger ni se moquer 🙂
- les adultes doivent aussi participer.
Et vous, avez-vous des techniques que vous utilisez pour lutter contre cet effet de groupe entre les élèves ?
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