Ne rien faire.
Voilà une activité (ou plutôt une « non activité » 🤪) qui a été rayée de notre quotidien.
Franchement, quand avez-vous « rien fait » pour la dernière fois ?
Je ne vous parle pas de ces journées où vous vous êtes couchés en vous disant que vous n’aviez rien fait de votre journée, et où, en vrac, vous aviez fait le ménage, les courses, passé des dizaines d’appels, passé des heures en réunion…
Non, je veux dire vraiment « rien fait » ?
Un vrai, un véritable farniente.
Personnellement, je me suis aperçue que j’avais besoin de « remplir le vide ».
- Quand je fais du jogging, j’écoute des podcasts (« comme ca j’utilise au mieux mon temps« ).
- Quand je suis dans une salle d’attente, je lis des articles sur mon téléphone.
🤪 Le plus drôle, c’est que c’est exactement ce que j’ai fait ce matin : lire des articles sur mon téléphone dans la salle d’attente pour préparer cet article de blog sur le fait de « rien faire » 🤪.
Rien faire est indispensable
Notre cerveau, notre système nerveux sont comme des muscles : on ne peut pas leur demander de fonctionner « non stop ».
Si on n’a jamais de moment de « stop », ils fonctionnent moins bien.
Le cerveau, s’il est constamment sollicité, par exemple, finit par créer un brouillard intense de pensées. Toutes les couches de pensées finissent par se superposer et on n’est plus en mesure de bien analyser les choses.
C’est un peu comme en agriculture : si on ne laisse pas reposer les sols de temps en temps, ils ne réussissent plus à produire autant de céréales, de légumes… Il faut laisser du temps pour « rien » : des prairies naturelles, des insectes, … C’est le principe de la « jachère« .
Ne rien faire permet de retrouver de la clarté pour analyser les situations, résoudre des problèmes, prendre des décisions…
Ne rien faire stimule la créativité mais permet aussi de reposer le système nerveux et ainsi réduire le stress et améliorer notre immunité…
Le truc sympa, c’est qu’il n’est pas nécessaire de passer des journées entières à ne rien faire ! Non, juste quelques minutes suffisent dans la journée.
Les hollandais ont un terme pour ca : le « Niksen »(de « Niks » qui signifie “Rien”). Le niksen est une forme de détox, pour échapper à la sur-stimulation permanente…
On ne sait plus « rien faire » !
Avez-vous déjà essayé de ne rien faire ?
C’est duuuuuuuur !
D’ailleurs, on aurait pu penser que le confinement était la période parfaite pour ne rien faire. Au contraire ! Beaucoup on appris à faire du pain, du crochet ou même une nouvelle langue. On a cherché à combler notre temps…
Pourquoi évite-t-on de ne rien faire ?
Plusieurs raisons expliquent ce phénomène :
- rien faire est synonyme de paresse et peut culpabiliser, surtout si on voit tout le monde autour de soi s’occuper. Notre société de performance valorise les gens qui réussissent à faire mille et une choses dans une journée
- on a peur de s’ennuyer
- on a toujours un lot de tâches à faire
- on est habitué à toujours se dépêcher. Lorsqu’on ralentit, on a l’impression de faire de perdre du temps, de faire du « sur-place », un peu comme en voiture. Vous savez, quand on est habitué à rouler à 132km/h (oui, parce que les radars ne détectent pas 🤪), c’est difficile de rouler à 110 km/h : on a la sensation de ne plus avancer.
- on a peur du vide et de se retrouver face à soi, alors on utilise un dérivatif : les écrans et les réseaux sociaux. Les écrans nous ont volé tous nos moments inactifs.
Bon, bref, c’est vraiment compliqué de s’arrêter, ne rien faire pendant plus de quelques secondes…
C’est quoi « rien faire » ?
Au fait, oui, c’est quoi « ne rien faire » ?
Pour faire une synthèse de tout ce que j’ai lu, on ne fait rien quand :
- on n’a pas de but
- on n’a pas d’activité « productive »
- on est seul, sans activité qui fait appel au cerveau (pas de téléphone, de livre, de podcast)
Cela peut être de :
- regarder un paysage
- s’étendre sur le canapé ou sur son lit pour rêvasser,
- observer les gens dans les transports en commun,
- boire un thé et manger un morceau de chocolat,
- s’asseoir sur un banc dans le parc pour profiter du soleil.
10 minutes de « temps en jachère » : comment commencer ?
Ce serait génial d’arriver à 10 minutes voire 15 minutes par jour de « temps en jachère ».
Sauf que… pas facile de passer de 0 à 10 minutes sans rien faire !
Ce n’est pas facile de se retrouver face à soi-même et de faire face au vide.
Alors par où commencer ? Comment on s’y prend ?
- commencer petit : pourquoi pas par 2 minutes de farniente ?
- se poser la question de ce que veut dire pour soi « rien faire » : trouver sa version perso, celle qui fait du bien…
- commencer par quelque chose qui nous fait plaisir : laisser son téléphone pour aller marcher (oui, on se sent un peu « nu » sans son téléphone, non ? 😅)
- penser dès le réveil à comment on va passer ce moment à ne rien faire. Prendre le temps de savourer son café du matin ? S’asseoir à l’ombre d’un arbre dans un parc durant sa pause ? S’étendre 10 minutes dans son lit après sa journée de travail ? Prendre un long bain chaud en soirée ?
- Etre à l’affût des situations propices au « Niksen » – et on en rencontre plus que ce qu’on ne le pense ! Dans la salle d’attente du médecin, par exemple, au lieu de prendre son téléphone ou un magazine, essayer de choisir de ne rien faire…
- Quand on se sent sans solution devant un problème : c’est sans doute le bon moment pour se programmer quelques minutes de « rien ».
- Pour s’aider, on peut aussi, au début, utiliser des activités « automatiques » comme colorier, marcher ou encore écouter de la musique. Cela permet de calmer le besoin de « quelque chose », la peur du vide ou du silence…
- Et puis, augmenter progressivement le temps : soit en faisant plusieurs fois 2 minutes, soit en allongeant les durées…
- L’idéal est de se créer une routine liée à des choses qu’on fait habituellement, pour être sûr de tenir cette routine. Par exemple « après le déjeuner, je vais marcher seul, sans but précis et sans téléphone« .
L’important, c’est de commencer quelque part, sans se mettre de pression.
Cela va être une forme de lutte contre soi, contre l’addiction à « faire quelque chose », en fait.
Il est important de persévérer, car on a beaucoup à y gagner : calme, confiance en soi… Quoi de mieux pour sa confiance en soi que de réussir à tenir une auto-discipline comme celle-la ?
En plus, après ce temps, il est possible qu’on observe un regain de productivité ou même de créativité qui pourrait nous permettre de terminer notre tâche plus rapidement que si nous nous étions acharnés dessus.
Et, en plus, ne rien faire, ça permet de se rendre plus disponible à soi et aux autres.
Bon, je vous laisse : il y a un beau soleil et j’ai… rien à faire !😅
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