On m’a souvent recommandé de « lâcher-prise ».
En cherchant sur internet pour essayer de mieux comprendre comment faire, j’ai lu que lâcher-prise consistait à cesser de me battre et de réagir à ce que je ne contrôle pas. Et que, quand on y arrivait, on était plus calme, plus heureux, plus serein.
Parce qu’en fait, ce ne serait pas la situation que je vis qui est le véritable problème. C’est ma réaction qui envenime les choses.
Si cette réaction est tout à fait normale – mon cerveau a besoin de contrôler pour me protéger, le cerveau ferait un peu trop de zèle : il en rajoute, échafaude des théories, explore des options sans fin…
OK, je comprends.
Mais comment on fait pour changer sa réaction face à une situation ? 😁
Genre, on vit une situation qui nous touche (une discussion qui dégénère, un comportement qui nous blesse) : comment faire pour ne pas ruminer, revisiter la discussion ou la situation, imaginer ce qu’on aurait pu dire ou faire… ?
Parce que, soyons clairs, on n’a jamais l’impression de décider de faire tourner cette idée en boucle dans notre tête. Et d’ailleurs, comme ca nous fait souffrir (parce qu’on est encore plus en colère, encore plus triste…), on aimerait bien arriver à ne plus y penser. Au fond de nous, on sait pertinemment que ce n’est pas bon de remâcher la situation.
Perso, j’arrive des fois à modifier le cours de mes pensées (en changeant volontairement d’activité, par exemple), mais c’est plus fort que moi, elle reviennent toute seule quelques minutes après.
En en discutant avec une amie, elle me disait que – toute proportions gardées, bien sûr -, cela ressemblait à une forme de deuil : de deuil d’une situation ou de contrôle d’une situation. Il va falloir que le temps fasse son action pour que les émotions qu’on ressent s’adoucissent et que les pensées ne tournent plus en boucle.
Alors, n’y a-t-il aucune autre solution que d’attendre ?
Contrairement à ce que je pensais, vouloir stopper ces idées n’est pas une bonne stratégie pour arrêter de ruminer.
Il vaut mieux concentrer ses efforts sur le fait de devenir capable d’observer ce qui se passe en soi, de prendre du recul pour observer ses pensées, sans a priori, de manière neutre, comme si on était un spectateur externe.
L’idée n’est pas de se juger, mais juste de regarder.
Parce que quand on est dans une position d’observateur, on peut s’apercevoir qu’on a toujours un peu les mêmes réactions. Notre cerveau se comporte un peu comme le monsieur qui joue aux échecs dans ce court métrage de Pixar : il auto-joue une partie d’échecs…
On a d’un côté notre cerveau « raisonnable » qui se dit « bon, arrête maintenant, il faut passer à autre chose » et l’autre partie de ce même cerveau qui nous dit « je vais trouver une solution. Et si on tentait ca…«
Et les deux parties mettent toute leur énergie pour gagner.😅
Alors, la prochaine fois que vous avez une pensée qui tourne en boucle, pensez à ce petit film : dites-vous que votre cerveau est encore en train de jouer une sacrée partie d’échecs et observez la partie avec amusement…
Ca ne va pas arrêter la partie d’échecs, mais vous la prendrez avec le sourire !
Pour aller plus loin : lisez « confiance en soi : comment gérer sa petite voix rabat-joie ».
Bonjour Valérie,
un grand merci pour vos articles qui sont toujours motif à réflexion et découverte . Le fameux « lâcher prise », qui n’a bien sûr ni le même sens ni les mêmes conséquences chez nos ami(e)s alpinistes est une difficulté en même temps qu’une aubaine, une invitation selon moi à clore, achever, faire aboutir une action …suspendue. C’est en tout cas l’abord qui m’aide le plus.: je ne lâche pas car j’attends de la situation, de la personne, de l’univers….ce qui ne vient pas mais qui devrait ou aurait du….venir( cf petit film mental en boucle!). Personnellement je trouve apaisant de trouver une manière symbolique d’achever, clore ce qui ne l’a pas été ( avoir le bon rôle qui m’a fait défaut, pouvoir dire après coup ce que j’étais incapable d’exprimer sur le coup, envoyer, du moins écrire un courrier à celle ou celui que je n’arrive pas à « lâcher » mentalement, rejouer la scène réellement en produisant l’action ou la pensée, le discours que j’aurais aimé avoir alors ( avec ou sans la présence de l’autre etc… )
Voilà une piste dans tous les cas!
En core merci à vous
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Génial ! Je retiens l’idée de « clore » pour passer à autre chose 🙂 Merci beaucoup
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