Apprendre à apprivoiser ses émotions est un énorme cadeau que nous pouvons faire à nos enfants. Je voulais vous partager la découverte de deux épisodes d’un podcast consacrés à « comment aider nos enfants à apprivoiser leurs émotions. »
Les émotions…. Notre société nous enseigne plutôt à les « canaliser », les « gérer », les « contrôler ». Elles sont indésirables, et mettent mal à l’aise.
Le problème c’est que… elles ne sont pas toujours contrôlables. Or si on n’a pas appris à vivre avec ses émotions, lorsqu’on se fait déborder par l’une d’entre elles, on peut vite être pris de panique. Et, plus on a tenté de les enfouir, plus elles explosent le jour où elles débordent.
Les émotions font partie de la vie, elles font partie de notre expérience d’être humain. Il est bon d’apprendre à vivre avec elles. C’est une compétence qu’on devrait apprendre petit.
Clotilde Dusoulier anime un podcast « Change ma vie » dans lequel elle nous apprend comment apprivoiser nos émotions. J’adore ce podcast, je l’écoute très régulièrement. Je vous en ai déjà parlé dans l’article « Méditation guidée pour bien commencer l’année scolaire » et dans l’article « Plaisir d’apprendre : la méthode Coué est efficace«
Pour elle, les émotions ne découlent pas d’un fait ou d’une circonstance, mais de la pensée, de la phrase qu’on se dit à propos de cette circonstance. Je vous invite à écouter son épisode sur ce qu’elle appelle « le modèle de Brooke » pour mieux comprendre.
Elle a réalisé deux épisodes plus spécifiquement consacrés aux émotions des enfants que je vous conseille vivement d’écouter, et que je vous mets en lien en fin d’article.
On y apprend notamment que :
- comme les enfants sont de véritables éponges, apprendre soi-même en tant que parent à bien vivre ses émotions est indispensable.
- en tant que parent, il ne faut pas se précipiter pour « consoler » son enfant ou le distraire d’une émotion désagréable. Lorsqu’il est traversé par une telle émotion et que cela nous bouleverse, on est en effet tentés de faire diversion pour lui faire retrouver le sourire. En faisant ainsi, on ne lui apprend pas à accueillir cette émotion désagréable, on le conduit même plutôt à tout faire pour éviter de la ressentir à l’avenir. Elle prend l’image des hôtesses de l’air imperturbables durant les trous d’air : si celles-ci s’agitaient dans tous les sens, en tant que passagers, nous serions très stressés. Et peut-être que nous serions tentés, une prochaine fois, d’éviter de voyager. Alors que si elles restent calmes, nous trouvons peut-être le moment inconfortable, mais nous savons qu’il n’est que passager. Et nous n’aurons pas d’appréhension à l’idée de voyager à nouveau en avion. Et bien c’est pareil pour les émotions.
- pour apprivoiser les émotions, il est nécessaire de les nommer (donner un nom le rend plus concret, moins effrayant), d’identifier leur « couleur », la sensation physique qui leur est associée. Elle dit qu’il est même intéressant de partager avec son enfant sa propre expérience des émotions, en tant qu’adulte.
- pour apprendre à nos enfants à faire la part des choses entre les pensées et les émotions – nos pensées faisant naître nos émotions -elle nous recommande d’être précis dans la manière dont nous nous exprimons, d’être attentifs à nos tournures de phrases pour expliciter la circonstances, la pensée qu’on a eu et les émotions qui en ont découlé. Elle donne notamment un exemple de réaction impulsive de parent face à une bêtise des enfants (inefficace) et une attitude explicative et précise bien plus efficace dans ses résultats.
- Après un épisode d’émotion négative (ou même d’émotion positive), il est intéressant de chercher avec vos enfants la phrase qui a provoqué cette émotion, de discuter avec lui de son interprétation et d’élaborer plusieurs scénarii alternatifs sous forme de jeu.
Prêts à écouter ?
J’ai le sentiment qu’on a beaucoup de travail à faire, non pas pour gérer nos émotions, mais pour les accepter et les vivre pleinement.
Et sans doute que si nous, adultes, parvenons à vivre nos émotions, nos enfants le feront plus facilement. Mais il est vrai que c’est un apprentissage. Sous le coup de la colère, il est difficile de dire « je », on va toujours accuser l’autre ou les autres. Alors que commencer par dire « je suis en colère », bien souvent ça apaise déjà un peu et ça permet de poursuivre « je suis en colère parce que … ».
On a du chemin, mais j’ai le sentiment qu’on va dans le bon sens, quand même!
Et les podcasts de Clotilde Dusoulier sont extraordinaires! Des pépites pour cheminer vers soi-même!
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Très très juste : le « parce que » est un mot incroyable sur le plan des émotions. Il permet d’expliquer et de calmer…
Merci pour se commentaire génial 🙂
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