Quel est le dernier mot que vos enfants entendent de votre bouche avant d’aller à l’école : est-ce « bon courage » ou « amuse-toi bien » ?
On sait que les mots ont le pouvoir incroyable de faire exister une idée, un concept, une émotion. Chaque mot ou expression peut, au choix, remplir d’énergie ou au contraire la vider.

J’ai relu il y a peu le livre « Ne me dites plus jamais bon courage – lexique anti-déprime à usage des français » de Philippe Bloch. Il explique combien les mots influencent le réel. « Sans même nous rendre en compte, nous contribuons à nous miner collectivement le moral (…) A force d’expressions telles que « fais attention », « ca ne marchera jamais », « le problème c’est que » (…) et autres « bon courage du matin », nous participons tous à une spirale infernale à laquelle il est urgent de mettre un terme. » Il rajoute : « Vous en avez marre d’être rabat-joie, de penser triste, vivre triste, vous habiller triste ? Alors, arrêtez de parler triste !«
En fait, quand on dit « bon courage », on ne pense pas à mal. On l’utilise même plutôt machinalement, un peu comme on demande « comment ca va ? » au bureau, sans trop écouter la réponse. Ce sont des phrases toutes faites. Prêtes à l’emploi. Sauf que… on ne réalise pas qu’elles nous minent le moral.
Et si nous commencions par changer notre langage lorsqu’on parle à nos enfants ? Si l’on décidait de choisir nos mots avec soin, pour leur offrir des pensées constructives, gaies ? Et si au lieu de leur servir une expression toute faite – bien pratique – on faisait l’effort de choisir nos mots ? Parce qu’un enfant qui part à l’école avec un « bon courage » part avec un a-priori négatif sur la journée, qui va être lourde et pesante, compliquée à gérer… Un état d’esprit qui va sans doute le conditionner à trouver la journée pesante, à ne noter que les éléments difficiles. Alors qu’un enfant qui partirait avec un « amuse-toi bien » ou un « tu as de la chance, profite ! » ou encore un « passe une belle journée » s’envole avec confiance dans cette nouvelle journée.
En tous cas, pour ma part, depuis que j’ai lu ce livre, je ne dis plus jamais bon courage à qui que ce soit 😉
Je fais également attention à ne plus dire « bon courage », tant ça peut être négatif.
Et puis, j’ai lu que dire « amuse-toi bien! » à un enfant qui part à l’école était une façon de lui dire que tout est une fête. En soi, quand on a 40 ans, on peut peut-être en être convaincu (et encore!!). Mais est-ce que pour tous les enfants, l’école est une fête? Je n’en suis pas certaine.
Alors, je me contente d’un « je te souhaite de passer une belle journée » ou quand le temps manque « bonne journée! ». Et quand il rentre le soir, on liste les moments difficiles, et puis les moments positifs. [Et j’espère juste que mon petit gars rit plus qu’il ne veut bien le dire…]
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