Apprendre à écouter. Voilà une compétence qu’on n’enseigne pas à l’école. Et qui est, pourtant, absolument indispensable dans nos relations humaines.
Thomas d’Ansembourg est psychothérapeute et formateur certifié en Communication NonViolente (CNV pour les intimes). Je l’ai écouté au micro du podcast Wake Up d’Anais Raoux. Je crois que c’est le meilleur épisode de podcast que j’ai jamais entendu.
Bien écouter est difficile
Il remarque que bien écouter est un art très difficile. Nous sommes tous bien intentionnés, mais on oublie de prendre le temps. Le temps… d’écouter ! En général, lorsque l’autre nous expose quelque chose, on se met rapidement à proposer des solutions, rappeler ce qu’on a fait dans des circonstances identiques, suggérer des idées…
Thomas d’Ansembourg est cash : la vraie écoute c’est « de la fermer« . Ne pas donner des conseils. Ne pas parler. Juste écouter avec attention et bienveillance.
Ecouter est un vrai cadeau
Parce que l’écoute, c’est un vrai cadeau qu’on fait à l’autre. C’est lui permettre à l’autre de se décharger, de se déposer. De tenter d’exprimer ce qu’il a envie de dire. Peut-être même de faire lui-même le chemin de mieux comprendre ses propres besoins.
Pour bien écouter, il faut être en paix avec ses propres émotions
Sauf que cela signifie « avoir suffisamment de sécurité intérieure pour passer par des moments de doute sans tout de suite vouloir consoler. (…) Cela signifie avoir accepté ses propres moments de doute« , explique-t-il. En fait, cela signifie bien connaître ses propres besoins et identifier les « clignotants de notre tableau de bord interne » qui nous indiquent si ces besoins sont ou non satisfaits. Ces clignotants… ce sont nos émotions.
Et les besoins, sont les besoins fondamentaux de tout être humain. Marshall Rosenberg, père de la Communication Non Violente, identifie 9 familles de besoins :
Rosenberg, neuf besoins fondamentaux recouvrent à peu près toute la palette des besoins humains :
- Besoins physiologiques, bien-être physique ;
- Sécurité ;
- Empathie, compréhension ;
- Créativité ;
- Amour, intimité ;
- Jeu, distraction ;
- Repos, détente, récupération ;
- Autonomie ;
- Sens, spiritualité
Chacune de ces familles de besoins contient les besoins détaillés.

Or, nous n’avons pas l’habitude d’exprimer ces besoins. Nous n’en avons souvent d’ailleurs pas clairement conscience, et manquons de vocabulaire pour les exprimer. Thomas d’Ansembourg recommande un petit exercice régulier à se faire à soi-même : se demander comment on va à soi-même et identifier le besoin qui est rempli ou qui ne l’est pas. On peut imprimer cette petite fiche sur le frigo par exemple 🙂 Moi, ca y est, je viens de le faire !
En tant que parents, on devrait être particulièrement attentifs à notre façon d’écouter, car nous sommes plus que jamais tentés de trouver des solutions. Peut-être parce que nous ne supportons pas de voir nos enfants souffrir. En passant immédiatement en « mode solution », on a le sentiment de les aider. Et si c’était tout le contraire ?
On devrait également apprendre à nos enfants à écouter. Car c’est une qualité qui leur servira toute la vie ! Pourquoi ne pas instaurer le bâton de parole en famille ? Seul celui qui tient le bâton a le droit de parler. Si les autres veulent parler, ils attendent d’avoir le bâton.
Ecoutez le podcast. Vous allez passer un très bon moment en compagnie de Thomas d’Ansembourg. Sa voix est basse et chaleureuse, son rythme doux et son discours hyper clair : on boit ses paroles ! Je crois, pour ma part, que ce sera un podcast que je vais écouter et réécouter !
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