Apprendre à dire non pour dire de vrais oui !

Dire non, ce n’est pas forcément facile.😞

On a envie de faire plaisir.

On n’a pas envie de faire de la peine.

(Ou même, on se sent flatté qu’on nous l’ait demandé et on se sent utile…)

Bref, pour plein de raisons, on va souvent dire oui alors que si on écoutait son envie (ou simplement son emploi du temps), on devrait répondre non.

Ca m’arrive hyper souvent.🤪

Parce que tout me passionne.

Et parce que je suis une grande optimiste du temps : dans ma tête, j’ai toujours suffisamment de temps pour tout faire (en vrai, non ! 😇)

Dire oui tout le temps affaiblit ses oui.

Parce qu’à force de dire oui, on n’a plus assez de temps pour bien faire les choses ou pour les faire tout court.

En fait, on oublie que quand on dit « oui » à quelque chose, on dit en même temps « non » à d’autres choses…

Si tu dis « oui » à ceci, à quoi dis-tu « non » ?

Comme dit Michael Bungay Stanier dans son livre « 10 minutes pour coacher ses collaborateurs – L’art de poser les bonnes questions pour être réellement efficace« , « un oui n’est rien sans un « non » qui lui donne une forme et des limites. (…) Si vous dites oui à cette réunion, vous dites non à quelque chose qui se déroule au même moment. (….) Quels projets devez-vous abandonner ou repousser ? « 

Malheureusement, le temps n’est pas extensible : lorsqu’on accepte quelque chose de nouveau, une autre chose ne pourra pas se faire – ou du moins, pas au même moment ou pas aux mêmes conditions. Se reposer par exemple.

Donc, pour que nos « oui » soient de vrais « oui », il faut impérativement qu’il y ait de vrais « non » aussi.

Mais alors, comment faire quand on ne sait pas dire non ?

Ou quand on a peur de dire non (peur d’être mal jugé, peur de manquer une occasion, peur de faire mal…) ?

3 astuces pour apprendre à dire non

Comme ca m’intéresse, j’ai beaucoup lu sur le sujet.

Je vous résume les 5 points qui m’ont paru vraiment intéressants à retenir et à tester.

1. Ne pas dire oui trop vite.

Il est difficile, ensuite, de revenir en arrière. Pour éviter de dire « oui » trop vite, 2 techniques :

1. Poser des questions : Pourquoi me le demandes-tu à moi ? à qui d’autre l’as-tu déjà demandé ? Quand tu me dis que c’est urgent, qu’est-ce que tu as en tête ? Comment faut-il le faire ? -> Cette attitude permet de mieux jauger l’urgence et peut-être même la pertinence de le faire. Cela va nous permettre d’identifier vraiment si oui ou non on veut le faire, et mieux préparer sa réponse. Et d’ailleurs, il y a fort à parier que poser ces questions va faire réfléchir son interlocuteur sur son vrai besoin. Et peut-être même le revoir.🤪
2. Se donner du temps : adoptez la phrase magique « je vais réfléchir« . Il y a rarement urgence à répondre sur-le-champ. Il est d’ailleurs plus facile de répondre « non » plus tard et à distance.

Dans ce même ordre d’esprit, il peut être utile – si c’est possible – d’avoir anticipé la situation pour ne pas être pris de court.

Je vous donne un exemple : votre ado est invité à une soirée, au cours de laquelle il y aura sûrement de l’alcool. Il est préférable d’avoir eu une discussion avec lui pour explorer toutes les situations et toutes les réponses qu’il pourrait faire (y compris de dire oui et de boire), pour que, pris dans la situation, il ait suffisamment d’options qui se présentent à lui pour répondre comme il en a envie. Je vous laisse lire l’exemple dans cet article : 1 technique efficace pour responsabiliser un ado.

2. formuler un « non » agréable et constructif

Ca fait peut-être bizarre à lire, mais on peut être agréable quand on formule un « non ».

Une des grandes peurs qui se cachent derrière la difficulté de dire non est souvent la peur de décevoir quelqu’un ou de lui faire de la peine.

Pour éviter ce phénomène, voici 2 trucs à tester :

• Dire non au projet et pas à la personne : il est plus agréable d’entendre « je crains de devoir dire non à ce projet » plutôt que de dire « je crains de devoir vous dire non« .
• Exprimer votre gratitude d’avoir pensé à vous… Même si vous ne dites pas oui, vous pouvez remercier votre interlocuteur.
• Proposer une solution alternative : une autre personne qui pourrait l’aider, un autre timing, …

3. S’entraîner à dire non

• Commencer par un « petit non » : une demande qui n’a pas d’enjeu pour vous, sans grande conséquence – par exemple, dans ce restaurant où ils vous proposent un dessert alors que vous faites un régime. L’objectif est de s’entraîner et prendre confiance.
• Se doter d’une liste de phrases polies mais fermes : « Non, je ne suis pas intéressée », « Non, je ne suis pas disponible » ou tout simplement « Non, je ne veux pas ».
• Dire « non » de manière nette : on laisse parfois traîner le doute pour ne pas dire vraiment non, et on se fait prendre à notre piège
• Dire « non » sans se justifier ou émettre des regrets : juste « non ». En effet, se justifier amène souvent l’interlocuteur à essayer de trouver des solutions sur les arguments que vous avancez. Juste dire « non ».
• Lorsque la personne essaye de faire pression (attention, ca, c’est plutôt le mode ceinture noire), dire non en mode « disque rayé » de manière polie mais ferme.

Changer sa représentation sur le « non »

En fait, le plus grand secret, c’est de changer sa représentation du « oui » et du « non ».

Dire oui à tout bout de champ ne veut absolument pas dire être la personne parfaite que les autres apprécient et respectent.

Au contraire, on respecte une personne qui sait dire non à bon escient.

Dire « non », c’est se respecter et respecter les autres (on ne prend que des engagements qu’on peut tenir, et ca, ca a de la valeur).

Et le plus important, c’est l’impact que cela a sur l’estime de soi : ne pas réussir à dire non alors qu’on aimerait peut avoir un impact négatif sur l’estime que nous avons de nous-même. Réussir à dire non, au contraire, peut devenir source de fierté.

Bon, apprendre à dire non sans culpabiliser, ca prend du temps. Mais la bonne nouvelle, c’est que ca s’entraine !

Pour aller plus loin, voici une vidéo intéressante à écouter : Fabien Olicard explique comment, en tant que gentil ET personne connue, il réussit à dire « non ». Il partage même qu’il reçoit des mercis d’avoir dit non…