Bien-être : écrire 5 minutes par jour

Écrire un journal intime… une activité d’adolescente ?
Non ! Un outil de bien-être !
On devrait tous passer 5 minutes par jour à écrire.
Voilà pourquoi :

Écrire ferait du bien

Sonia Lyubomirsky, James Whiting Pennebaker, Rachid Bannour,… nombreux sont les scientifiques qui se sont penchés sur la relation entre l’écriture et le bien-être. Ils appellent çà « l’écriture expressive ».
Quatre théories* expliquent pourquoi écrire peut être utile :

• écrire permettrait d’affronter ses émotions : lorsqu’on ne fait que penser à nos soucis, on ne cherche pas vraiment à les résoudre. On tourne en boucle nos ruminations, on entretient nos émotions. Quand on commence à poser sur papier, on commence à mieux comprendre et assimiler la situation.
• écrire permettrait de prendre du recul : essayer d’exprimer une idée en mots oblige à clarifier, organiser, trouver des relations logiques, préciser. Ce travail permet de clarifier la situation et réduit les ruminations.
• écrire serait une manière de reprendre le contrôle : quand les pensées tournent dans notre tête, on peut avoir vite l’impression d’être débordé, de ne « pas gérer ». Écrire, c’est construire une représentation de soi plus efficace et plus fort. On apprécie la personne qu’on devient puisqu’on devient actif et non passif.
• écrire régulièrement ferait diminuer notre charge émotionnelle. De la même manière qu’on désensibilise quelqu’un à une allergie en le ou la mettant en contact régulièrement avec un allergène, on se désensibiliserait à certaines émotions ou pensées à force de s’y confronter par écrit – ou par oral.

J’ai testé, et ça marche pour moi !

Il y a des fois où j’ai l’impression que mes pensées tournent en boucle, d’en « avoir trop dans la tête ».
Trop d’idées.
Trop de pensées.
Trop de choses à faire.😰

Je n’écrivais pas.
Et pourtant,
✅ je lis depuis longtemps de nombreux travaux qui montrent à quel point écrire peut être bénéfique.
✅ et j’ai déjà testé des exercices d’écriture, notamment le programme Bloom de Florence-Servan-Schreiber.
J’avais trouvé cela à la fois intéressant pour une expérience.
Mais j’avais eu une expérience désagréable de voir que ma main allait beaucoup moins vite que ma pensée.
Et surtout cela m’avait pris beaucoup de temps.

Ce qui a changé, c’est que je me suis inscrite au programme de coaching Change ma vie de Clotilde Dusoulier.
Le programme commence par une habitude à prendre :
✅ choisir un problème
✅ et écrire 5 minutes tous les jours pendant 1 mois sur ce problème.
Cela s’appelle « faire un flot de pensée ». Si cela vous intéresse, vous pouvez écouter sa définition dans le podcast ci-dessous :

Franchement, j’ai été dubitative.
Écrire tous les jours ?
👉 « Bof, je n’ai pas trop aimé ma dernière expérience. Ca fait mal à la main, et c’est frustrant parce que je n’écris pas aussi vite que je ne pense »
👉 « que vais-je raconter ? »
👉 « et puis je ne vais rien apprendre : je le sais déjà tout puisque ca tourne en boucle dans ma tête ! »

J’ai quand même essayé.
Et bien j’ai été très surprise :

1. d’abord, cela ne me coûte pas. Il est plutôt facile de trouver 5 minutes. Je le fais quand je prends mon café du matin. Je suis même plutôt tentée de continuer au-delà de 5 mn parce que je suis sur ma lancée.
2. ensuite, cela n’est pas si difficile d’écrire. On dépasse assez vite le syndrome de la page blanche avec des questions qui nous aident à démarrer. Et, une fois lancée, j’ai trouvé facile de continuer à écrire. Il suffit d’écrire tout ce qui nous passe par la tête. Tout, vraiment tout. même si on passe du coq à l’âne. Sans se juger.
3. pour ne pas être frustrée par la vitesse de ma main, j’accepte de ne pas faire des phrases entières, de ne pas bien écrire, de sauter du coq à l’âne. Et j’accepte que je n’arriverais pas à suivre toutes mes pensées.
4. ensuite, ça change vraiment mes pensées. Les premiers jours, j’ai effectivement rempli des pages et des pages de rancoeur sur le problème que j’ai choisi de traiter. Au bout de 3 jours, j’en avais un peu fait le tour : je commençais à redire les mêmes choses. Et j’ai donc commencé à accepter d’aller creuser un peu plus profond, ou de regarder les choses différemment. J’ai aussi, peu a peu, accepté de se livrer, de se dire la vérité. Et, ce qui est vraiment étonnant, c’est que les émotions, au quotidien, s’adoucissent. Et j’arrive à découvrir des mécanismes personnels que je n’avais pas compris. C’est passionnant !

Ce que ça m’apporte

• cela me permet de décharger mes émotions, les adoucir
• cela accélère ma transformation et mes apprentissages. D’abord parce qu’on est dans un espace sécurisant : c’est soi avec soi. Ensuite parce que répéter les mêmes choses m’ennuie : j’ai donc envie de chercher d’autres choses, et notamment, mieux comprendre les causes, le sens de ce qui m’arrive ou la manière dont je fonctionne. Si cela vous intéresse, j’avais d’ailleurs écrit un article intitulé : « Pour changer une habitude, écrivez… »
• cela rend mes pensées claires : en fait, quand c’est dans ma tête, ce ne sont pas vraiment des mots, mais des idées. Et c’est ce qui entretient la confusion ou le stress. Poser des mots permet de rendre plus claire une situation, ou ce que je souhaite.
• le mouvement de ma main génère des idées. J’avais déjà remarqué que le fait de bouger (par exemple me balader) me générait de nouvelles idées ou bien m’aidait à débloquer un problème compliqué qui me résistait. Et bien, bouger ma main semble avoir le même impact.
• utilisé sur un sujet de relation, cela peut même renforcer les liens.

Quand utiliser cet outil

• J’utilise cette routine comme une hygiène de vie : comme je me brosse les dents, j’écris ! Cela me permet de décharger mes émotions et mes pensées.
• c’est aussi utile pour faire le point sur un problème ou une difficulté.

Comment se lancer ?

Cela vous fait envie mais vous ne savez pas par quoi commencer et avez peur de la page blanche ?

Voici quelques idées pour tenter le jeu :

• écrire les yeux bandés : c’est une suggestion de Florence-Servan-Schreiber. Cela permet de prendre cette activité comme un jeu et de faire descendre la pression que cela peut créer en nous.
• écrire pendant 5 mn sans lever la main. Idem, c’est une idée que je reprends de l’atelier Bloom de Florence Servan-Schreiber. Il s’agit de commencer et d’écrire sans s’arrêter pendant la durée d’un minuteur (par exemple 5 mn). Et, à chaque fois qu’on ne sait plus quoi écrire, écrire la question « de quoi j’ai envie de parler ». Cet exercice permet de s’entraîner à écrire tout ce qui nous passe par la tête, comme si on prenait en sténo ce qu’on entendait dans notre esprit.
• écrire une lettre de réclamation ou de gratitude à la vie.

Et voici quelques questions que vous pouvez vous poser pour vous relancer si vous ne savez plus quoi écrire :

• De quoi ai-je envie de parler ?
• Qu’est-ce qui est important pour moi en ce moment ?
• Pourquoi je pense ça ?
• Quel est le sujet qui tourne dans ma tête en ce moment ?
• Sur quoi ai-je besoin de clarté ?

Et vous, écrivez-vous régulièrement ?

*Source : Les effets de l’écriture expressive sur la santé physique et psychologique des rédacteurs : un bilan, des perspectives de recherches

Pour aller plus loin, vous pouvez aussi lire :

Un super rituel à enseigner à nos enfants pour être heureux